« Le cœur de notre vie religieuse, c’est la gratuité de la prière, et l’accueil inconditionnel de tous ceux qui viennent à nous ! » disait récemment Sœur Anne dans une petite vidéo de présentation de notre communauté.

Nous tenir devant Dieu pour le monde

« Ceux qui viennent à nous » ont à peu près disparu puisque depuis dimanche dernier notre église abbatiale doit être fermée pendant les offices (nos 7 temps de prière quotidiens communautaires que prévoit la Règle de saint Benoît) et pendant la messe pour ne pas occasionner de rassemblement risqué sur le plan sanitaire. Etrange atmosphère qui nous rappelle au cœur de notre vocation : nous tenir devant Dieu pour le monde, pour présenter chacun et porter sa prière devant le Seigneur. Une prière faite de supplication et de reconnaissance, chargée de tous les sentiments qui traversent le cœur de l’homme, et si bien exprimée dans les psaumes qui sont la matière principale de notre dialogue avec Dieu.

Des horaires adaptés

La prière, en toutes circonstances, est l’élément stable de notre vie. Elle n’est cependant pas figée dans sa forme : nous avons depuis longtemps pensé les horaires en fonction de notre travail agricole, par exemple pour avoir le temps de faire la traite entre les laudes et la messe le matin, ou pour sortir travailler au jardin aux heures les moins chaudes de la journée…

Nous avons donc fait quelques aménagements pour ces semaines inattendues de « Carême universel », que nous vous partageons pour ceux qui voudraient s’unir intérieurement à notre liturgie quotidienne : Pas de changement pour les vigiles (5h15), les laudes (6h45), la messe suivie de tierce (9h), sexte (12h40) et none (15h), mais les vêpres sont avancées à 18h, afin d’avoir le temps de faire la vaisselle du dîner sans être trop nombreuses dans le petit espace de la cuisine, consignes sanitaires obligent… Les complies sont toujours à 20h30.

Un espace renouvelé

Autre aménagement pratique : comme certaines de nous ont eu des contacts à l’extérieur avant l’annonce du confinement, nous profitons de l’espace disponible dans l’église pour nous répartir à des distances raisonnables les unes des autres. Et, le temps d’une quatorzaine, l’office est récité ensemble recto tono et seules quelques sœurs assurent des parties chantées (les autres chantent aussi de tout leur cœur, mais intérieurement !! ) ; comme cela prend un peu moins de temps que d’habitude, nous prolongeons ensemble notre prière silencieuse dans l’église.

Nous sommes solidaires

Ces petits bouleversements sont un moyen très concret de nous garder attentives et solidaires avec chacun en ce temps d’épreuve, afin que notre vie donnée dans la prière et le travail de chaque jour, soit une ouverture vers le Ciel où le monde puisse se reposer et puiser l’espérance.