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ABBAYE CISTERCIENNE SAINTE MARIE DE BOULAUR

Sources de joie

Joie de vivre, joie de Dieu
A 20 ans, Claire de Castelbajac, une jeune gersoise, écrivait à une amie : “C’est facile d’avoir la joie de Dieu quand on a de quoi bouffer, des affections imbougeables, quand on est bien lavé, aimé, nourri, soigné… Ce n’est pas la joie de Dieu, alors ! C’est tout simplement la joie de vivre… et c’est déja beaucoup ! La joie de Dieu, c’est quand Dieu prend plus de place dans ton âme que tout le côté humain et désespérant.” Et si la joie de vivre était la porte d’entrée pour vivre la joie de Dieu ?

Les joies de la vie
Dieu fait des joies de la vie humaine un élément de ses promesses (Dt 28, 3-8). L’humble joie que l’homme prend avec sa femme, sa famille, ses amis, dans la beauté de la création, dans le fruit de son travail, elle est la part que Dieu lui donne. Le peuple de la Bible est un peuple joyeux ; en toutes circonstances, il trouve des raisons de chanter, de jouer de quelques musique, de danser aussi. Chaque fête liturgique est un moment de joie. A côté des joies bruyantes des grands jours, des grands évènements, il existe une joie plus intime, cette joie du cœur qui est un facteur de santé et à laquelle on peut contribuer par une bonne parole ou par un regard bienveillant. La joie est le fruit d’une vie cohérente. La cohérence met la personne en phase avec sa vérité sur elle-même et vivre dans la vérité est fondamentalement gratifiant. Etre vrai est une condition de paix profonde, de joie du cœur. Une joie simple, mais qui illumine la vie et brille dans les yeux.

La joie de Dieu
“Il y a des chrétiens qui semblent avoir un air de carême sans Pâques”, écrit le pape François dans “Evangelii Gaudium”. “Cependant, continue-t-il, je reconnais que la joie ne se vit pas de la même façon à toutes les étapes et toutes les circonstances de la vie, parfois très dure. Elle s’adapte et se transforme, et elle demeure toujours au moins comme un rayon de lumière qui naît de la certitude personnelle d’être infiniment aimé, au-delà de tout.” Tout le monde est invité à rencontrer personnellement le Seigneur, et personne n’est exclu de la joie qu’Il nous apporte.

Dans ses lettres, saint Paul associe souffrances et joie (2 Co 7, 4 ; Col 1, 11, 24). Une joie aussi surprenante n’est pas réaction humaine mais le fruit de l’Esprit Saint ; elle découle de l’Espérance. La joie du ciel sera pleinement donnée aux hommes à la fin des temps, au-delà des épreuves que supportent les disciples de Jésus.

La joie intérieure
“La vraie joie est d’abord intérieure. Elle est reconnaissance. Elle est action de grâce.”, disait frère Roger de Taizé.
Etre reconnaissant pour toutes les petites joies de la vie peut ouvrir notre cœur à la présence et à l’amour du Dieu créateur et sauveur, être source d’une joie profonde.
“C’est drôle, en y réfléchissant, écrivait Claire de Castelbajac à ses parents, que de motifs de bonheur on peut trouver ! La vie n’est que bonheur ! Ce sont les hommes qui en font le malheur. Si tout le monde pouvait le comprendre !”

Cet article a été publié initialement dans les Echos Save Gimone