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ABBAYE CISTERCIENNE SAINTE MARIE DE BOULAUR

Pour une biologie de la vie consacrée

Quel est le point commun entre la vie consacrée et les zones humides de la planète ? Ces deux réalités sont fêtées le même jour, le 2 février. Un pur hasard ?

Les écotones

Savez-vous ce qu’est un écotone ? Ce n’est pas seulement un nouveau mot pour le scrabble… Il s’agit d’un terme de vocabulaire biologique qui désigne une zone mixte, frontière entre deux écosystèmes distincts. C’est, par exemple, la lisière d’une forêt, la berge d’un fleuve, une haie, etc. Ces espaces fragiles et limités (5% des terres émergées) sont indispensables à l’équilibre de la planète ; ils se révèlent plus riches et plus nécessaires que les milieux reliés.

Marqués par une densité d’échanges et une surabondante fécondité, les écotones jouent un rôle crucial dans le déploiement de la vie à tous les niveaux : le climat, le cycle de l’eau, les activités humaines et la biodiversité. Ils servent de réserves, de régulateurs, d’épurateurs, tout en permettant un foisonnement unique et fragile de faune et de flore, favorisé par la présence d’eau. C’est l’un de nos trésors écologiques !

Il y a eu une telle prise de conscience de la nécessité de ces lieux pour la planète et du besoin de les préserver, qu’une convention a été signée en 1971, et une date a été retenue comme journée mondiale des zones humides : le 2 février.

Journée de la vie consacrée

Or, en 1997, le Pape Jean-Paul II a souhaité fixer au 2 février la fête de la vie consacrée. Pourquoi avoir choisi cette date ? Parce qu’au jour où le calendrier liturgique fait mémoire de la Présentation de Jésus nouveau-né, Lumière du monde, au temple de Jérusalem, il semblait beau de célébrer le don que représente pour le monde la vie des personnes consacrées à Dieu. Une personne qui se donne à Dieu n’est-elle pas en quelque sorte une petite flamme allumée au feu de l’amour de Dieu, témoin de sa Lumière ?

Par ce choix du 2 février, le Pape n’avait donc probablement pas à l’esprit la question des zones humides… Cependant, la coïncidence ouvre des perspectives réjouissantes ! La vie consacrée n’est-elle pas une espèce d’écotone humain et spirituel ? A l’échelle de notre expérience communautaire, nous pourrions déjà dire qu’il y a un écotone qui nous est propre. Il est riche, fragile et unique. Il est fait de ces échanges entre notre milieu de vie monastique et celui de nos visiteurs (familles et enfants en séjour à l’hôtellerie, visiteurs de passage, voisins toujours prêts à rendre un service…) Combien d’échanges vitaux, de respiration, d’alimentation, de mouvement, d’enrichissement mutuel ! Finalement, notre mission écologique n’est-elle pas de cultiver et de protéger sur nos frontières communautaires un milieu propice à une vie surabondante, entre ciel et terre ?

Pour aller plus loin

En savoir plus sur l’écotone de Boulaur : Ecoutez le podcast du Pèlerin :

https://www.lepelerin.com/solidarites/environnement/podcasts-lieux-pour-changer-nos-vies/lecosysteme-monastique-de-labbaye-de-boulaur/

 

Pour approfondir, vous pouvez lire l’article de notre Mère Abbesse sur ce thème dans L’écologie intégrale au cœur des monastères, Nathalie de Kaniv et Père François You, ouvrage collectif. Parole et Silence, 2019