Certaines personnes se disent que l’existence de Claire a été bien facile, bien favorisée. Ils n’ont pas tort, en un sens. Mais en réalité, si Claire n’a jamais cherché à s’inventer des combats, elle a été affrontée tout au long de sa vie à de grands combats, lourds à porter et difficiles à remporter : des épreuves de santé, des fragilités intérieures, des difficultés dans sa famille ou ses relations, des déceptions, des échecs… Ce sont eux qui l’ont épurée petit à petit, qui ont fait grandir sa foi et son abandon entre les mains de Dieu et qui lui ont surtout permis de réaliser que la joie et la fidélité à la foi étaient une grâce mais aussi un choix.

« As-tu pensé à offrir ton cœur et ta journée ?

– Bien sûr, j’y pense toujours, sans ça à quoi je sers ? »

(vers l’âge de 7 ans, dialogue avec sa maman.)

« Jésus, je veux avoir aussi mal que vous sur la croix, pour vous consoler. »

(vers l’âge de 7 ans, prière faite à voix haute un soir et que sa maman a surprise)

 « Je ne veux plus être sainte, c’est trop difficile ! »

(vers l’âge de 7 ans, les jours de découragement)

« Pleure, pleure, si cela peut t’aider. Mais si c’est simplement par faiblesse d’âme, refreine-toi et tu obtiendras une grande victoire. Avec plusieurs victoires, on gagne la guerre. La vie est une guerre, vois-tu, une guerre contre la lâcheté et la faiblesse, car c’est la lâcheté qui pousse les hommes à faire le mal. »

(le 15 avril 1969, à 15 ans, à une amie qui a le cafard)

« En tout cas, de cette triste période, j’en ressors mûrie et grandie car j’ai vu que l’on ne vivait pas pour soi mais pour les autres et que tout le monde est fait pour vivre pour les autres et pour les rendre heureux. C’est profondément difficile mais quand on y arrive, c’est beau. »

(le 15 février 1971, à 17 ans, à sa sœur, après l’hospitalisation successive de son père et de sa mère)

« Je n’oublie pas mes prières mais je n’en dis pas assez à mon avis. Heureusement que Maman m’a appris à offrir le moindre acte, sinon le pauvre Bon Dieu serait bien mal accueilli dans mon âme. »

(le 8 mars 1971, à 17 ans)

« Je me rends compte à quel point de vanité (vain) et d’égoïsme facile je suis tombée, sous l’appellation trompeuse d’émancipation de moi-même et d’adultisme à créer (terme aussi compliqué que le sens en est creux)… Sans votre aide morale, celle de X., vos prières et le refuge infiniment raffiné, délicat et stable des R., j’aurais pu continuer longtemps, et devenir une de ces poupées de l’esprit qui cherchent en vain quelque chose de trop volontairement complexe pour être excusable, un bas-bleu séduisant et trompeur… »

(le 11 juin 1974, à 20 ans)

« C’est facile d’avoir « la Joie de Dieu » quand on a de quoi bouffer, des affections imbougeables (sic), quand on est bien lavé, aimé, nourri, soigné…. ce n’est pas la joie de Dieu, alors ! C’est tout bêtement la joie de Vivre, et c’est déjà beaucoup. »

(le 25 septembre 1974, à 20 ans)