Claire a été éduquée à la liberté vraie : pas celle qui dit que tout est permis et qu’il faut toujours faire ce que l’on veut, mais celle qui est guidée par un amour infini, qui cherche toujours le bien et le beau. Cette liberté a donné à Claire une grande ouverture d’esprit, de confrontation aux réalités de son temps, d’interrogations et de remises en questions…

« Je me sens libre, quoique en boîte, et pleine de dons en puissance que j’essaie de développer avec vous. »

(le 6 septembre 1969, à 15 ans)

A propos d’une grande blessure d’amitié qu’elle a subie :  

« Eh bien moi ! j’ai en puissance, toutes les possibilités de détruire toute sa confiance en elle et augmenter ses innombrables complexes – ma force, c’est d’avoir cette puissance et de savoir que je n’en ferais RIEN – c’est lumineux en moi, et si encourageant – cela me permet de la regarder avec une narquoiserie qui la ferait braire si elle savait […] au fond, l’important, ce n’est pas le respect qu’à le monde pour soi, mais le respect qu’on a pour soi même. »

(le 15 mai 1974, à 20 ans)

A propos d’une sortie avec des amis catholiques de sa cousine, vécue comme une véritable résurrection de sa vie spirituelle après des mois difficiles :

« Au fond, j’ai besoin de voir des personnes qui Vivent leur Dieu –Donc la journée d’hier peut te réjouir = j’avais enterré Rome, décidé à vivre renfermée sur moi même, et ma cousine l’a déterré et m’en a montré un coté inconnu et, je pense, durable. »

(le 20 mai 1974, à 20 ans)

Faisant le bilan de sa vie à Rome :

« Je me rends compte à quel point de vanité (vain) et d’égoïsme facile je suis tombée sous l’appellation trompeuse d’émancipation de moi-même et d’adultisme à créer (termes aussi compliqués que le sens en est creux !), sans votre aide morale celle d’A., vos prières et le refuge infiniment raffiné, délicat et stable des R., j’aurais pu continuer longtemps, et devenir une de ces poupées de l’esprit qui cherche en vain quelque chose de trop volontairement complexe pour être excusable, un bas bleu séduisant et trompeur et, au fond, un cœur certainement bon et humain mais encrassé par l’intelligence, cette intelligence louche des théoriciens… »

(le 11 juin 1974, à 20 ans)

« Pour l’instant, j’emmagasine un maximum d’éléments de ferveur, de piété, d’exemple, de pauvreté d’esprit pour pouvoir, seule à Rome organiser ma vie comme je l’entends maintenant, et non comme je la vivais. »

(le 25 septembre 1974, à 20 ans, en Terre Sainte)

« Maintenant, j’ai compris, je suis pleine d’Espérance, et je suis mûre pour de grandes choses… mais je ne sais pas lesquelles…»

(décembre 1974, à 21 ans, à sa sœur, quelques semaines avant de mourir)