Même si Claire n’a eu que quelques « vrais » amis, au sens d’une intimité et d’une profondeur de relation particulière, elle est a priori l’amie de tous. Elle fait preuve de beaucoup de délicatesse et cherche toujours le bien de ceux qui l’entourent. A tel point qu’elle fait le choix d’aimer même des personnes que naturellement elle n’est pas encline à apprécier, et qui en viennent à croire qu’elle les considère comme ses meilleurs amis. On voit les luttes qu’elle a menées sur ce point, pour être toujours guidée par la charité.

« Aidez-moi à aimer X. Elle a peut-être des défauts, mais elle a sûrement des qualités que peut-être elle ne développe pas mais elle en a comme tous les autres hommes. Et moi, pécheresse, je ne vois que ses défauts. Mais Jésus Chéri, Doux et humble de cœur, qui avez aimé les hommes jusqu’au plus méprisant, avec Vous, avec Vous seul, j’arriverai à l’aimer, ça sera dur, mais j’y arriverai, si je ne l’aime pas, si vraiment je ne peux pas, je ferai comme si et je me dirai qu’elle vaut certainement plus que moi, alors je l’aimerai. »

(le 23 novembre 1966, à 13 ans, à propos d’une camarade de pension, dans son journal intime)

 « Merci de m’avoir aidée à aimer X. Aujourd’hui je n’y suis pas très bien arrivée, j’ai serré les poings, mais vous avez dû voir que j’ai fait des efforts. Demain, aidez-moi à l’aimer encore plus. »

(le 26 novembre 1966, à 13 ans, dans son journal intime)

« C’est difficile d’aimer celles qu’on ne peut pas piffer ! (…) Mon Jésus, aidez-moi à préparer la grande fête de Notre Mère (le 8 décembre). Jésus, faites qu’elle m’aide à être plus pure et meilleure, surtout que je sorte de mon égoïsme… »

(le 7 décembre 1966, à 13 ans, dans son journal intime)

« Mon cœur recommence à déborder de reconnaissance, et ma bouche de cris de joie ! »

(le 15 septembre 1969, à 16 ans)

« …Comment te dire combien j’ai de l’affection pour toi ! C’est tout de même incroyable. Je suis sûre que tu le ressens autant que moi. Il y a des gens qui ne croient pas en Dieu. Quelles pauvres andouilles ! Ils n’ont jamais aimé ? D’où croient-ils qu’elle vienne, cette possibilité de choisir quelqu’un parmi le peuple pour le déchiffrer et essayer de le comprendre mieux ? Si on affirme que l’homme descend du singe, c’est vraiment lamentable. Du coup, l’amour, l’amitié, les plus chères affections ne seraient que quelque chose d’anormal et de déréglé dans l’horloge humaine. (…) Réfléchis un peu : notre amitié durera jusqu’à notre mort… c’est délicieux à penser. Moi qui n’aime pas disserter sur mes sentiments ! Tu es servie, ma bonne amie ! »

(le 12 décembre 1971, à 18 ans, à une amie)